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20h30, Pierre Bastien prend place derrière
la table sur laquelle est disposé son orchestre
domestique, composé de mécano et divers
automates sonores de sa propre conception. Aidé
d'une camera numérique projetant en direct les
ébats de la machinerie sur le large écran
de la scène, le concert débute.
Pierre Bastien se comporte face à ses automates
en véritable chef d'orchestre. Les machines musicales
font office d'instrumentistes jouant de courtes mélodies,
figures rythmiques ou suites harmoniques répétées
en boucle dans un but musical collectif. En parfaite symbiose
avec la polyrythmie de son Big Band mécanique,
Pierre Bastien échange, intervient çà
et là en tant que soliste muni d'une trompette,
d'une sanza... ou de quelques samples de voix actionnées
grâce à un tourne-disque préparé.
L'imperfection des machines, le bercement des rouages
et des courroies, le grincement des assemblages fragiles,
les bruits métalliques, les moteurs de vieux tourne-disques
ou de lecteurs de minicassettes concourent à donner
naissance à une palette sonore volontairement restreinte
avec des sonorités irrégulières,
imparfaites, âpres... à l'opposé des
capacités infinies et des sons de synthèse
des instruments numériques.
La musique machiniste de Pierre Bastien est farouchement
spontanée, poétique et singulière.
A la fin du concert, l'auditoire est littéralement
conquis par les prouesses du mécanium et le langage
musical de Pierre Bastien. L'interrogation du début,
laisse place à la fascination.
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Après un intermède gentillet et récréatif
(de plus d'une heure), proposé par les adolescents
norvégiens de Casiokids accompagné des Shadows
Puppets Figuratus et leur théâtre d'ombres
chinoises, Pita et Jade entrent en scène.
Le show ne durera pas plus de 3/4 d'heure, pour cause
de problème technique. Malgré tout, quel
bonheur de découvrir en live cette performance
extrème et glaciale. Bien calés dans les
fauteuils rouge/moelleux de l'auditorium, le public subit
les projections vidéos complexes de Jade (Michaela
Schwentner) et les terribles déflagrations/distorsions
sonores minimalistes de Pita (Peter Rehberg). Nos deux
Autrichiens sont positionnés à l'extrême
droite de la scène et laissent la part belle au
son et à l'image, pas de démonstration scénique
au programme, à la manière des concerts
d'Autechre où le public n'a pour seul repère
visuel que les diodes de la machinerie électronique,
Pita & Jade interviennent doucement mais sûrement,
tapis dans leur recoin de scène. Plus qu'une performance,
une véritable expérience semi-hypnotique
!
Peter Rehberg est le fondateur du label autrichien Mego,
ses multiples collaborations artistiques témoignent
d'un réel esprit d'ouverture : Jim O'Rourke, Christian
Fennesz, Tujiko Noriko, Kevin Drumm, Russell Haswell,
Florian Hecker, Keith Rowe, Gert Jan Prins, Kaffe Matthews,
Sunn o))), Ramon Bauer, Carlos Giffoni, Mika Vaino (Pan
sonic), Zbigniew Karkowski, Meg Stuart ou encore Dennis
Cooper. Quant à Jade, son oeuvre comprend aussi
bien des installations, de lart radio et du théâtre.
Ce sont cependant ses vidéos pour Radian et Fennesz
qui lui ont apporté le plus de renom. Elle est
aussi, aux côtés de Stefan Nemeth, à
la tête du label Mosz Records.
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+
festival electroni[k] 2005 : www.electroni-k.org
+ site de Pierre Bastien : www.pierrebastien.com
+
Mego / Pita : www.mego.at/pita.html
+ site de Jade : rhiz.org/jade
+ label Mosz Records : www.mosz.org