Electronic
and experimental music - pioneers in technology and composition
:: Thomas B. Holmes :: Routledge :: 2002 :: ISBN : 0415936446
Cette
seconde mouture du livre Electronic and Experimental
Music de Thom Holmes, édité pour la première
fois en 1985, est une très bonne introduction à
l'évolution des musiques électroniques tout
au long du 20ème siècle. L'ouvrage débute
avec un lexique très intéressant sur les composants
matériels et techniques utilisés dans l'histoire
des musiques électroniques (oscillateurs, synthèse
additive, synthèse soustractive, modulation de fréquence
FM...), viennent ensuite les premiers instuments tels le
Telharmonium de Thaddeus Cahill ou encore le Trautonium,
le Theremin... Il continue de manière chronologique
avec les expériences concrètes de Pierre Henry
et Pierre Schaeffer, Robert Moog et la naissance du synthétiseur,
John Cage et ses expériences sur les différents
média électronique, La Monte Young et les
premières performances "live electronic",
Robert Ashley et Gordon Mumma et le Once festival, l'école
de San Francisco avec Pauline liveros et Morton Subotnik,
la computer music sans oublier les artistes plus actuels
comme Brian Eno, Christian Marclay ou DJ Spooky. Musique
académique, avant-garde et musique pop s'y croisent
sans vergogne. Plutôt que d'aborder la musique électronique
en terme de genre, Thomas Holmes préfère s'attacher
à l'importance de l'instrumentarium et ses conséquences
sur l'acte de composition.
Cependant, en se focalisant un peu trop sur le travail de
certains musiciens (essentiellement américains) comme
Robert Ashley, John Cage, Pauline Oliveros, Alvin Lucier,
Wendy Carlos et Gordon Mumma, il en arrive à minimiser
le contexte historique dans sa globalité, les influences
réciproques au niveau international entre compositeurs,
improvisateurs, inventeurs, ingénieurs et théoriciens.
Ses analyses pourtant fascinantes de l'avant-garde américaine
limitent, malgré tout, la portée de l'ouvrage.
L'emploi d'un style simple et agréable et le refus
de l'auteur d'avoir une analyse trop technique permettent
une lecture assez "digeste" de ces 322 pages toujours
en attente d'une traduction française ! Avis aux
éditions Allias, Kargo, Camion blanc... ou autres
bienfaiteurs éditeurs de l'hexagone !