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 Prémices d'un nouveau monde sonore : les premiers instruments électroniques et l'ouverture aux bruits (2) (avant 1948)


Luigi Russolo, Umberto Boccioni,Fillipo Marinetti, Armando Mazzi et Ugo Piatti lors de la première représentation publique des "Intunorumori"; le 21 avril 1914 à MilanAu cours du vingtième sciècle, deux domaines d'innovations techniques vont révolutionner nos rapports au son et ouvrir de nouveaux espaces d'exploration sonore : la potentialité d'élargir la palette des sons et la possibilité de reproduction directe du son. Les innovations technologiques de l'instrumentarium entraînent de nouvelles approches du sonore et inversement. Sous l'impulsion de pionniers tels que Luigi Russolo ou John Cage, l'ère de la machine se met progressivement en marche et tout devient musique. Débute alors la conquête de la variété infinie des sons-bruits.


Instruments étranges et production de sons inouïs

En 1759, en France, le jésuite Jean-Baptiste de La Borde construit le Clavecin électrique, un instrument avec clavier qui utilise l'électricité statique pour frapper des cLe Télégraphe Musical d'Elisha Gray de 1876loches avec de petits clapets métalliques. Cette invention marque le début d'un enthousiasme sans précédent pour toutes les formes d'innovations technologiques en rapport avec la musique.

Beaucoup plus tard, en 1874, Elisha Gray (1835-1901) invente l'oscillateur électrique qu'il applique sur son Télégraphe musical équipé d'un mini clavier et où, pour la première fois, les sons sont émis par un haut-parleur ! Elisha Gray est alors sur le point d'inventer le téléphone, sa curiosité musicale lui fera malheureusement perdre un temps précieux puisque deux heures avant lui Graham Bell en déposera le brevet d'invention ! Outre le fait d'être en quelque sorte l'inventeur de l'ancêtre éloigné du synthétiseur, Elisha Gray est également un artiste puisqu'en 1877, il part en tournée avec deux pianos "trafiqués" par ses soins produisant des sons pour le moins inhabituels !

Toujours en 1877 Thomas Edison (1847-1931) invente le phonographe et Charles Cros, le paléophone. Ce sont les premiers moyens de reproduction directe du son. Cette découverte, va progressivement bouleverser les notions de composition, d'interprétation et d'écoute de la musique. Le premier enregistrement jamais réalisé est une petite comptine pour enfants :"Mary had a little lamb".

A Dessau, en 1927 Oskar Schlemmer utilise des sons enregistrés sur disques pour ses créations de théâtre expérimental Bauhaus et son concept d'oeuvre totale. Au cours des années 30, le phonographe, nouveau medium est également employé dans les créations des compositeurs tels que Paul Hindemith, Ernst Toch et Darius Milhaud, John Cage, Edgard Varèse : variation de vitesse, effet de collage... lampe à arc au carboneIl faudra cependant attendre l'invention de la bande magnétique pour pouvoir intervenir réellement sur le déroulement des événements enregistrés et ainsi apporter une véritable révolution dans le traitement du son.

Entre 1888 et 1908, un autre instrument d'importance est créé par les Américains Georges B. Sinclair et Melvin S. Severy : le Choralcello "heavenly Voices".

Autre innovation, en 1899 par le physicien anglais William Du Bois Duddell (1869-1942) : alors qu'il est sollicité pour résoudre les problèmes d'éclairage électrique urbain par lampe à arc au carbone dans les rues de Londres (principe très bruyant), il s'aperçoit qu'en changeant la tension d'alimentation des lampes, les fréquences audio deviennent contrôlables. En raccordant un clavier aux lampes à arc, il crée le premier instrument électronique. Cette découverte ne sera jamais brevetée, ni commercialisée.



 

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  s u g g e s t i o n s
  d ' é c o u t e


> Béla Bartók

Musique pour cordes, percussion et célesta, 1937

> Alban Berg
Wozzeck, 1925
Suite lyrique, 1926

> Claude Debussy
Pelleas et melisandre, 1902
La mer, 1905

> Arnold Schönberg
Cinq pièces pour orchestre, 1909
Pierrot lunaire, 1912

> Igor Stravinsky
L'oiseau de feu, 1910
Le sacre du printemps, 1912

> Anton Webern
Cinq pièces pour orchestre - op 10, 1913

> Kurt Schwitters
An-na Blume, 1919
Ursonate, 1922-32

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