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Live Electronic Music des 60's, improvisation et performance
Multimédia
A
côté de ces courants de musiques réalisées
en studio, il faut noter l'émergence de la musique
électronique "live", jouée grâce
à des dispositifs présents sur scène
: synthétiseurs, magnétophones, ou tout
autres instuments électrifiés. Les sons
peuvent être captés, transformés et
rediffusés en temps réel (Real-Time Live
Electronic Music) ou différé lors d'un
concert. L'improvisation s'invite dans les musiques électroniques,
les oeuvres n'existent donc véritablement que lors
de leur déroulement devant un public. Cette approche
de Live Electronic Music (1) est introduite par
Stockhausen avec Mikrophonie, pour tam tam, microphones
et transformations du son en direct et bien avant encore
par John Cage en 1939 avec Imaginary Landscape
1, qui y voit un moyen de préserver le Hasard.
Pour John Cage, l'abandon de la musique sur bande pour
une exécution électronique en direct est
une conséquence essentielle de sa philosophie de
l'indétermination.
Le
phénomène se développe un peu partout
: en Italie, avec les groupes Musica Electronica Viva
(Allan Bryant, Alvin Curran, John Phetteplace,
Frederic Rzewski, Richard Teitelbaum), ou Nuova
Consonanza (Evangelisti, Macchi, Morricone, Bertonichi,
Brachi, Heineman, Kayn), mais aussi avec John Eaton
et son synthétiseur : le Synket... Aux Etats-Unis
en 1956, Robert Ashley et Gordon Mumma débutent
leurs performances de Live electronic music sur commande
de Milton Cohen et Harold Borkin pour le Space Theatre,
puis plus tard avec le Sonic
Arts groups et enfin le Sonic Arts Union (1966)
d' Alvin Lucier, Gordon Mumma, Robert
Ashley et David Behrman. Avant l'expérience
du Sonic Arts Union, Robert Ashley et Gordon Mumma fondent
avec George Cacioppo, Roger Reynolds et Donald
Scavarda le Once Group, un collectif axé
sur les performances multimedia.
Lors des "Once Festivals" (1961-68) à
Ann Arbor, le programme inclut des cinéastes, des
peintres, des sculpteurs, des acteurs de théâtre,
des danseurs...).
En 1960, Robert Ashley réalise The Fourth of
July, avec bande et interprétation en temps
réel, puis Public opinion descends upon the
demonstrators, où le public intervient dans
le contrôle d'équipement électroacoustique.
Dans ces premiers travaux, la voix occupe une place prépondérante
: The fox (1957), The wolfman (1964), The
bottleman (1960). Gordon Mumma écrit Gestures
for two pianos en 1962 (premières uvres
"cybersoniques" de Mumma et Ashley dès
1958). David Tudor : Fluorescent Sound en
1964, et surtout Rainforest en 1968, le grand classique
de la performance scénique électronique.
Pauline Oliveros avec sa composition en temps réel
: Bye Bye Butterfly de 1965.Max Neuhaus
utilise un fer à souder pour agir en temps réel
sur des circuits électroniques. Ingram Marshall
est également l'un des artisans de la live
electronic music au début des années 70...
En France : Luc Ferrari, Jean-Etienne Marie...
En Allemagne : l'ensemble Feedback en 1970 (Johannes
Fritsch, Peter Eötvos, Rolf Gelhaar, David Johnson,
Mesias Maïguashca) ou encore le groupe créé
par Stockhausen pour jouer sa propre musique électronique
en temps réel (composé de Alfred Alings,
Harald Boje, Peter Eötvös, Johannes Fritsch,
Rolf Gehlhaar, et Aloys Kontarsky). En Angleterre : AMM
fondé en 1965
(Keith Rowe, Lou Gare, Eddie Provost, Christopher Hobbs
et l'expérimentateur de génie Cornelius
Cardew), The Scratch Orchestra (ensemble fondé
en 1969 par Cornelius Cardew, Michael Parsons et Howard
Skempton), Intermodulation de Roger Smalley et
Tim Souster (1969-76) puis 0db (1976), Gentle
Fire (1968-76), Naked Software. Sans Oublier
les activités des compositeurs "minimalistes"
durant les années 60 qui permettent de rapprocher
l'avant-garde "sérieuse" et la musique
"populaire" : Terry Riley, La Monte
Young "The Tortoise, His Dreams and Journey"
dès 1964 et les collaborations avec John Cale,
Tony Conrad, Angus Mc Lise et Marian Zazeela
au sein du The Theatre for Eternal Music.
Au cours des années 60, le théâtre,
la danse, le cinéma, la sculpture et la littérature
se retrouvent liés dans des performances multimédia
incluant les musiques électroniques. La fusion
entre ces différentes disciplines artistiques s'inscrivent
dans la lignée de l'expressionnisme abstrait, du
pop art et du mouvement Fluxus des années 50 (2).
Voici une brève énumération des plus
fervents représentants des courants Multimedia,
Intermedia, ou Mixed-media des années
60. Le collectif dédié à l'improvisation
collective Ongaku fondé en 1958-60 à
Tokyo par Takehisa Kosugi, Shuko Mizuno, Yasunao
Tone, Chieko Shiomi...(the Taj Mahal Travelers)
; le Sogetsu Art Center SAC, symbole de la culture
avant-gardiste japonaise des années 60, fondé
par Sofu Teshigawara (performances avec John Cage en 1962
et Merce Cunningham en 1964). Aux USA : Pulsa à
l'université de Yale (Boston Public Gardens
Demonstration en 1968) ; USCO ("Us Company"
: collectif d'artistes et d'ingénieurs : Gerd Stem,
Stan Van Der Beek, Steve Durkee, Michael Callahan) ; John
Cage, Lejaren Hiller, Ronald Nameth, et la performance
intermedia HPSCHD (uvre pour 7 clavecins,
51 bandes travaillées à l'ordinateur, 7
projecteurs de films et 80 projecteurs transmettant 10
000 vues de la N.A.S.A. joué le 16 mai 1969 à
l'Université d'Illinois devant 9 000 personnes)
; le Once Group (Space Theatre de Milton Cohen,
Once festivals...) ; le Teatro Probalistico de
Jocy De Oliveira vers la fin des années 60 ; les
multiples performances multimedia au pavillon Pepsi-Cola
de l'Expo 70 d'Osaka orchestrées par EAT
(Experiments in Art and Technology) et enfin Vortex
(1957-60) du compositeur, poète et ingénieur
Henry Jacobs (Série
de 100 concerts au "Morrison Planetarium" de
San Francisco à la fin des années 50 en
collaboration avec le cinéaste expérimental
Jordan Belson et son "Cosmic Cinema",
David Talcott, George Abend... Le programme inclut des
compositions de Stockhausen, Berio, Ussachevsky, des musiques
Balinaises et afro-cubaines).
(1) Live Electronic
Music ou "musique électronique vivante".
Au cours des années 70/80, on parlera de "musique
interactive"
(2) 1961 : premier festival Fluxus consacré à
la musique et aux arts organisé par G. Maciunas
et W. Vostell
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s u g g e s t i o n s
d ' é c o u t e
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> Robert Ashley
The Fourth of July, 1960
Wolfman, 1964
String Quartet Describing the Motion of Large Real Bodies, 1972
Private Lives, 1977
Automatic Writing, 1979
> John Cage
Credo in Us, 1942
Imaginary Landscape #4, 1964
Cartridge music, 1960
Variations V, 1966
> John Cage et Lejaren Hiller
HPSCHD, 1969
> Max Neuhaus
Electronics and percussion - Five Realizations, 1968
> David Tudor
Fluorescent Sound, 1964
Rainforest, 1968
Toneburst, 1974
Phonemes, 1981
> Mauricio Kagel
Transicion I et II, 1958-59
Pandora's Box, 1961
Antithèse, 1963
Phonophonie, 1963-64
> John Eaton
Concert Piece for synket and orchestra, 1966
> Gordon Mumma
Medium Size Mograph, 1963
The Dresden Interleaf
13 February 1945, 1965
Mesa, 1966
Hornpipe, 1967
Conpiracy 8, 1970
Cybersonic Cantilevers 1973
> David Behrman
Wave Train, 1966
Runthrough, 1967-68
On the Other Ocean, 1977
Leapday Night, 1983-86
> Roger Reynolds
Ping, 1968
> Salvatore Martirano
Sal-Mar Construction, 1969
> Intermodulation
Spectral, 1972
>
Jud Yalkut & Nam Jun Paik
Electronic Fables, 1971
> Ramon Sender
Desert Ambulance, 1964
Worldfood Vii, 1964
Worldfood Xii, 1964
> Morton Subotnick
Mandolin, 1962
Touch, 1969
> Karlheinz Stockhausen
Kontakte, 1959-60
Microphonie I, 1964
Mixtur, 1964
Mikrophonie II, 1965
Telemusik, 1966
Hymnen, 1967
Prozession, 1967
Stimmung, 1968
Mantra, 1970
> Thomas Kessler
Piano control, 1974
> Marc Battier
Cosa mentale, 1975
> MEV
Spacecraft, 1967
> AMM
ailantus glandulosa, 1966
> Alvin Lucier
Music for solo performer,
1965
North American Time Capsule, 1967
Vespers, 1968
I'm sitting in a room, 1968
> Laurie Anderson
Is Anybody Home, 1976
> Henry Jacobs
Electronic Kabuki Mambo, 1959
> Mario Davidovsky
Synchronisms
> Pauline Oliveros
Bye Bye Butterfly, 1965
> The Taj-Mahal travellers
July 15th 1972
> Steve Reich
The Cave, 1993
Pendulum Music, 1968/1973
> John Mizelle
Photo Oscillations, 1969
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